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Godin Tepe au Proche-Orient (-3100)

 

Sur le site de Godin Tepe (Nord des monts Zagros à la frontière irano-irakienne), un tesson de jarre a révélé la présence d'ions d'oxalate de calcium dans les résidus jaunâtres de ses rainures. Cette signature de la fermentation alcoolique, associée aux grains d'orge carbonisés découverts dans la même pièce, démontre sans ambiguïté la destination de cette jarre datée de 3500-3100 av. n. ère : une jarre à bière [1].

Godin_tepe-site-Nissen-1988

Figure 1 : Godin Tepe sur les contreforts du Zagros (d'après H. Nissen, 1988 : fig. 46)

 

Analyse détaillée dans:
Godin Tepe au Proche-Orient

Les bâtiments et pièces regroupés autour d'un espace central et ceints de murs curvilignes évoquent une petite citadelle ou un comptoir isolé du reste de la ville. Le matériel récolté à l'intérieur de ce périmètre protégé s'apparente aux cultures de Basse-Mésopotamie et de Susiane, alors que dans le reste de la ville, il est d'inspiration locale. La pièce 18 renfermait, à côté de la jarre de bière et des grains d'orge, presque 2000 petites pierres sphériques manifestement destinées aux calculs ou aux échanges. Etabli sur l'une des routes joignant la plaine mésopotamienne au plateau iranien via la vallée de Kangavar, Godin Tepe abritait une colonie marchande ou une élite locale influencée par les cultures méridionales de Sumer et de Susiane. L'expansion de cette culture dite urukéenne commence entre -4000 et -3800[2].

  


[1] McGovern et al. 1996, Neolithic resinated wine; Nature 381, 480–481. McGovern & Badler 1992, Chemical evidence for ancient beer; Nature 360, 24.  McGovern & Badler 1993, The First Wine and Beer: Chemical Detection of Ancient Fermented Beverages; Analytical Chemistry 65: 408A-413A.

[2] D'après la cité sumérienne éponyme d'Uruk qui deviendra au 3ème millénaire le plus grand centre urbain du monde.

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