L'Islam  et l'abstinence d'alcool pour tout musulman.

 

A partir de 622, les prescriptions islamiques modifient profondément la consommation et le commerce des boissons alcoolisées pour ceux qui se convertissent. Les préceptes coraniques et les hadiths (paroles du prophète) qui leur ont été associés sont clairs, malgré quelques controverses d’interprétation.

Cet interdit religieux est prononcé à une époque et dans une région, l'Arabie et l'Ethiopie[1] toute proche, qui consomment beaucoup de boissons fermentées sous la forme de bière de blé, vin de datte ou de figue, et d'hydromel. Le monde musulman connaît une expansion fulgurante à partir des 8ème et 10ème siècles. L’islam entre en contact avec l’Asie, l’Afrique du nord, l’Inde et l’Europe. Comment des cultures et des peuples aussi différents ont-ils réagi au cours de l'histoire ? Comment cet interdit s’est-il appliqué ?

Enfin, nous évoquerons certains témoignages actuels, survivances et tolérance acceptable pour certains, péché/impureté grave pour d’autres. Un certain degré de fermentation nous renvoie à la définition de ce que le Coran interdit. Qu’est-ce qu’une boisson fermentée ? Qu'est-ce que la langue arabe nomme khamr  الخم , langue dans laquelle le Coran a été transcrit ?

Du vin, au sens particulier et moderne, et toute boisson fermentée alcoolique (bière, hydromel ou vin) en général. Cette question a longtemps occupé les penseurs et docteurs de l'islam. Il est moins simple d’y répondre, une fois dépassées les premières évidences. Les frontières entre ce qui est fermenté et ne l'est pas, entre ce qui se mange et se boit, entre ce qui est alcoolique ou simplement acidulé, sont en pratique moins faciles à tracer. La tâche fut encore compliquée par l'expansion de l'islam. Le noyau de culture et langue arabes, berceau du Coran, va rencontrer au fil des siècles des cultures et des civilisations matérielles complètement étrangères au monde arabo-islamique originel du temps du Prophète.
 

 >


[1] Menacés par les clans mecquois les plus influents, des fidèles de Muhammad (Mahomet en français) furent conseillés par le prophète d'aller chercher refuge de l'autre côté de la mer Rouge, chez le roi d'Ethiopie réputé juste et sage, pendant que lui-même et ses proches partaient à Yathrib, ville qui sera plus tard nommée Madinet el-Nabi, la Ville du Prophète, la ville de Médine. Cette expatriation du Prophète en l'an 622 marque le début de l'Hégire (hijra = exil).

18/06/2012  Christian Berger